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mercredi 28 avril 2010

Parlons de la croissance

Il y a quelques temps, Mach-Bio vous avait présenté des militants de la décroissance. Aujourd'hui nous allons regarder de plus près comment fonctionne la croissance économique. Pour ce faire, Mach-Bio a lu "Croissance infinie, la grande illusion" de Jean Aubin, agrégé de mathématique. Cet ouvrage, préfacé par Albert Jacquart et édité par LME (http://www.lamaisondedition.fr/), dissèque le processus de la croissance et apporte de nombreux éléments pour comprendre et se faire sa propre idée sur la question.

"Comment envisager une croissance sans fin de la consommation des ressources, sur une Terre limitée ? Tant qu'on ne saura pas répondre à cette question, le monde vivra dans l'illusion et le rêve."

Tout d'abord de quoi parle-t-on quand on parle pourcentage de croissance ? "Nous attendons une croissance de 3%" qu'est-ce-que cela signifie finalement ?

Quand on parle d'une croissance de 1% par an, il s'agit une croissance exponentielle. Pour bien comprendre ce que cela signifie, Mach-Bio prend l'exemple d'un euro qui fructifierait d'un 1% par an. Nous allons découvrir que si l'augmentation de notre petit capital est très lente dans les premières années, au bout de 2000 ans nous avons affaire à plusieurs milliards d'euros...au fur et à mesure, la somme gagnée par an est énorme.

Si l'on applique ce 1% de croissance à la consommation donc à la production d'essence, on comprend vite pour quoi on dit que si tous les habitants de la planète avaient le même mode de vie qu'un français, il faudrait les ressources de 4 planètes Terre...






A force de courir après une croissance toujours plus élevée, on est plus capable d'appréhender les conséquences de cette croissance. Du fait de cette croissance exponentielle, les quantité de production et de consommation nécessaires pour continuer de croître dépasse notre entendement. Cela fait déjà un moment que l'on croît, donc on ne peut pas continuer longtemps.


"La croissance n'est possible qu'à certaines conditions : l'exclusion de certaines personnes"


Mach-Bio nous livre ici un premier extrait du livre de Jean Aubin.


Avant la victoire de l'idéologie libérale, plus le revenu issu du Travail augmentait, plus le Capital augmentait et plus le PIB augmentait.

En France, entre 1985 et 2005, 10% de la repartition de la richesse nationale est passée des salaires directs ou indirects (prestation santé, vieillesse..etc) au Capital, c'est-à-dire aux actionnaires. Ce qui représente 180 milliards d'Euros. Le trou du régime des retraites, lui, s'élève à 5 milliards par an. Et l'on nous dit que travailler plus longtemps est absolument inévitable ?..Les politiques sont apparemment bien du côté du Capital...

Dans le monde, 3 groupes industriels sont plus riches que la somme du PIB de tous les pays les moins avancés, c'est-à-dire 600 millions de personnes.

En France, la moyenne de français a vu une croissance de ses revenus de 6% de 1998 à 2005, tandis que les 3500 foyers les fortunés, 1/10 000 ème de la population française, a vu une augmentation de 42% durant la même période...




Mach-Bio continue l'exploration de l'ouvrage de Jean Aubin et chaque chiffre amène à la même conclusion : le système actuel rends les riches très riches et les pauvres très pauvres.

On verra que nous ne sommes pas si loin des inégalités ayant court sous Louis XV et Louis XVI avant la révolution...

Et que, malgré la récente croissance phénoménale de la Chine et de l'Inde, la population n'ayant pas assez à manger sur terre bat tous les records actuellement, atteignant maintenant plus d'un milliard de personnes...




Dans le dernier extrait de "Croissance infinie, la grande illusion", nous verrons les conséquences de l'ouverture des frontières dans le cadre de l'OMC sur l'autonomie alimentaire de la Corée du Sud...
Nous verrons aussi que, entre 1992 et 1998, le Nigéria a interdit l'importation de riz cinq mois par an.
" Cette mesure a permis au pays de tripler sa production, apportant ainsi une solution durable au problème de la sécurité alimentaire de sa population"

En guise de conclusion, Mach-Bio vous renvoie au film de Coline Serreau, "Solutions locales pour un désordre global" (voir l'émission du 7 avril 2010)...




Mach-Bio vous recommande aussi 2 évènements sur Toulouse :

  • La conférence de Jacques Weber " conserver la biodiversité : un remède à la crise ", organisée par les Petits Débrouillards, lundi 3 mai 2010 à 20h30 au Muséum d'Histoire Naturelle-Auditorium Picot de la Pérouse
  • Le Salon "vivez nature", le salon de l'agriculture biologique, de l'environnement et des produits au naturel, qui a lieu du 30 avril au 2 mai 2010 au Parc des Expositions de Toulouse

mercredi 21 avril 2010

Les oxydes d'azote : NO, NO2, N2O

Mach-Bio propose aujourd'hui un point sur les oxydes d'azote: monoxyde d'azote ou NO, dioxyde d'azote ou NO2 et protoxyde d'azote ou N2O. Ces différents gaz ne polluent pas tous au même niveau de l'atmopshère. Le NO et NO2 polluent dans la troposphère, c'est-à-dire à notre niveau. Le N2O détruirait lui la couche d'ozone, se situant beaucoup plus haut dans l'atmosphère, dans la stratosphère.
Commençons par l'air que nous respirons directement:
Le NO et NO2 sont émis naturellement dans la troposphère en faible quantité lors d'eruptions volcaniques, ou d'orages. Pour produire du NO il faut une combustion à haute température, ce qui se produit quand on utilise tout moteur, chauffage à gaz, chauffe-eau, gazinière mais aussi lors de la combustion de cigarettes...ce gaz est très instable et devient très vite du NO2...

Ces gaz ont des effets néfastes sur la santé, s'infiltrant très profondement dans les voix pulmonaires. Nous verrons que le NO limite la fixation de l'oxygène sur l'hémoglobine et que le NO2 fragilise la muqueuse pulmonaire...
Et le NO2 n'a malheureusement pas fini sa course dans l'atmophère...

Que pourrait-on faire face à ces émissions ?
Il suffirait de mieux isoler les logements pour avoir besoin de brûler moins de combustibles et privilégier le covoiturage et les transports en commun pour limiter l'émission de ces gaz. En attendant mieux...




Qu'est-il fait au niveau des politiques publiques pour limiter l'émission du NO et NO2 ?
La nouvelle norme Euro5, qui vient d'entrer en vigueur, concerne uniquement les véhicules diesel, qui émettent des particules. Mais rien n'est fait concernant le NO2...même si l'AFSSET, l'agence française de sécurité sanitaires de l'environnement et du travail a demandé une mesure par rapport à ça sur les véhicules de transport en commun. Il y a une lente prise de conscience...

Passons maintenant au protoxyde d'azote: le N2O
Le N2O agit au niveau de la stratosphère sur la fameuse couche d'ozone. Mach-Bio vous propose un rappel sur ce qu'est la couche d'ozone et pourquoi elle est indispensable à notre survie...
On se rappelle tous de la révélation de l'action des CFC, gaz inenflammable et très compressible, présents dans les aérosols et les réfrigérateurs, sur la couche d'ozone...Le protocole de Montréal, entré en vigueur en 1989, a demandé aux industriels d'arrêter progressivement l'utilisation de ces gaz pour preserver la couche d'ozone. Et ce fût chose en faite. En 2040 les CFC ne seront plus du tout utilisés dans le monde. Alors la couche d'ozone devrait être sauve...mais, même si le trou s'était résorbé suite à la réduction de l'émission des CFC, on a remarqué depuis 3 ou 4 ans que le trou de la couche d'ozone s'agrandissait. La cause ? Le N2O, émis naturellement par la terre et les océans, mais émis en masse depuis 50 ans par le secteur de l'agriculture...




Le N2O est produit lors de la transformation de l'engrais azoté dans l'agriculture et aussi lors de l'épandange du lisier...l'agriculture industrielle a developpé ces 2 pratiques...

Il faudrait donc remettre en question tout le fonctionnement de l'agriculture actuelle si on veut limiter les émissions de N2O dans l'atmopshère.

L'objectif en France est d'avoir 20% d'agriculture bio en 2015. Pour l'instant, on en est à 2%. Si on veut diminuer significativement les émissions de N2O, peut-être devrions nous arriver à 100% de bio....

mercredi 14 avril 2010

Conseils pour jardiner bio

Ceux qui ont un jardin potager savent que mi-avril est la période idéale pour les semis.
C'est pourquoi Mach-Bio fait aujourd'hui une émission spéciale jardinage, biologique évidemment, pour donner envie à ceux qui n'ont pas encore de potager de peut-être s'y mettre bientôt.
Il suffit d'avoir un balcon ou un petit carré de terre pour démarrer. L'essentiel étant de se faire plaisir! Il existe également des jardins bio collectifs pour ceux qui ne sont entourés que de béton; par exemple, "la friche" à côté des Pavillons Sauvages dans le quartier des minimes à Toulouse...
plus d'info sur les jardins bio partagés à Toulouse
Est-ce qu'on peut arriver à faire simplement du jardinage, se faire plaisir et avoir de bons produits? Nous allons voir dans cette émission que oui c'est possible à condition d'avoir une qualité indispensable: la patience...
Nous avons vu dans les émissions précédentes que l'agriculture bio s'attache d'abord à préserver la vie microbienne et le complexe argilo-humique du sol. Il faut donc nourrir la terre et surtout ne pas labourer ou bêcher. Plus la terre est vivante, plus on obtiendra une solide production de légumes de façon durable. Et il ne faut jamais désesperer, une terre extrêmement compacte peut retrouver une bonne santé en 2 ou 3 ans...

Aérer la terre
De quels outils a-t-on besoin ? Mach-Bio vous présente la grelinette ! Un outil pour aérer la terre qui fait des miracles !..

Au total, seulement 2 outils sont nécessaires : la fameuse grelinette et le croc, qui travaille la terre sur seulement 5 cm, idéal pour préparer la terre avant de semer. Donc l'investissement est limité quand on décide d'avoir un jardin bio...
Maintenant abordons la question délicate des mauvaises herbes, le chiendent par exemple. Pour un jardinier bio, les mauvaises herbes ne sont pas qu'un problème : c'est une source d'informations sur l'état et la santé du sol...

Une terre pleine de chiendent et de rumex est le reflet d'un sol très compact. En l'aérant, grâce à la merveilleuse grelinette, en 2-3 ans on se débarrasse du chiendent.
En attendant d'en être débarrassé, on les arrache et on les laisse sur le sol. D'une pierre deux coups, on apporte de la matière organique au sol et on le protège du soleil pour éviter à la terre de perdre son humidité et donc d'aider à la prospération de la vie microbienne dans le sol.
Ce qui nous amène à la deuxième pratique indispensable à la jardinerie bio : le paillage
Il faut protéger la terre du soleil, conserver son humidité et donc sa vie. On peut pailler la terre avec n'importe quelle matière organique, herbe coupée, déchets de cuisine mais si on se soucie aussi du côté esthétique on peut utiliser du BRF: Bois Raméal Fragmenté.
Mach-Bio nous dit tout sur cet excellent matériau de paillage...

Maintenant que notre terre est belle, granuleuse, et bien vivante, nous allons pouvoir semer !
On trouve dans toutes les jardineries des semences bio, mais Mach-Bio vous encourage à aller vers des structures associatives comme Kokopelli qui distribue des semences anciennes...
Mi-avril, c'est le moment de tout planter : salade, carotte, poireaux, choux, courgettes, potimarrons, etc...
Nous espérons que cette émission vous aura donné envie de jardiner et vous conseille la revue bimestrielle "les 4 saisons du jardin bio" pour encore plus d'information!

mercredi 7 avril 2010

Rencontre avec Coline Serreau et Cyril Dion

Mach-Bio a assisté avec bonheur à l'avant-première du documentaire de Coline Serreau, Solutions locales pour un désordre global, dont la sortie nationale est aujourd'hui.
Après la série de films pour dénoncer les catastrophes de notre planète, Coline Serreau a voulu montrer qu'il existe des solutions, en donnant la parole à ceux qui inventent et expérimentent des alternatives. Certes les dégâts sont importants, notamment à cause d'un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée; Certes le constat est affligeant partout dans le monde. Mais dans le même temps des hommes et des femmes de terrain, des penseurs, des économistes, expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d’une terre trop longtemps maltraitée, et c'est ça que Corine Serreau a voulu présenter dans son dernier film.
(le blog du bio )

Entretien avec Cyril Dion, directeur de l'association Colibri

Mach-Bio a eu la chance de rencontrer Cyril Dion, directeur de l'association Colibri, mouvement pour la terre et l'humanisme, qui a coproduit le documentaire.
Cyril Dion nous explique que Colibri a été créée pour faire écho au message de Pierre Rabhi. Ils organisent événements, conférence et maintenant produisent ce documentaire en faisant en sorte qu'il agisse comme un levier d'action sur le terrain...

Pierre Rabhi est l’un des pionniers de l’agriculture écologique en France. Il a recemment publié "Manifeste pour la terre et l'humanisme"

En savoir plus sur Pierre Rabhi

En savoir plus sur Colibri

Cyril Dion nous fait part des actions menées par Colibri et nous explique que les solutions existent déjà et qu'il s'agit maintenant de fédérer les différentes actions pour voir les choses avancer réellement...








Entretien avec Coline Serreau


Pour Coline Serreau, la destruction et l'exploitation de la terre ressemble beaucoup à l'exploitation des femmes par le système patriarcal dans le monde.
"C'est la religion du fils, on magnifie le fruit sans magnifier la terre"

La terre est vivante, il faut en prendre soin, mais il faut changer les mentalités, c'est très dur. Coline Serreau veut que ce film contribue à ce changement de mentalité, sans que le propos ne soit ni culpabilisant, ni dépressif, ni donneur de leçon. "C'est difficile pour tout le monde", dit-elle...







On rentre dans le vif du sujet, Coline Serreau nous expose le propos de son film. Les industriels se sont emparés des semences, les ont dégénérées pour qu'elles ne se reproduisent plus naturellement et ont vendus aux agriculteurs des graines qui sont gourmandes en pesticides et engrais chimiques, vendus par les mêmes industriels. En gros, les sols sont presque morts et notre santé en péril pour permettre à quelques industriels de faire du profit...

Des associations comme Kokopelli ou la ferme de Sainte-Marthe, qui proposent une alternative en distribuant des semences, ont de serieuses démêlées avec la justice. Ce qui prouve d'une part que les autorités publiques sont toujours du côté des industriels, et d'autre part que ces industriels se sentent menacés par un mouvement de révolte grandissant...

En savoir plus sur Kokopelli

Première solution simple : acheter bio et local, pour court-circuiter le système.

Coline Serreau revient ensuite sur la famine dans le monde (inexistante apparemment avant les colonisations) et sur l'inefficacité de la surproduction à nourrir l'humanité...








Vous pouvez aller voir Solutions locales pour un désordre global dans les salles Utopia de Toulouse et Tournefeuille à partir du 7 avril 2010.